La marcheuse

note d’intention 

Le mouvement est au centre du travail que je mène depuis 15 ans en tant que directeur artistique de la compagnie l’Homme debout : les gestes de nos marionnettes géantes, leur lenteur, leurs danses, leurs déplacements dans les villes et les paysages font l’objet de nombreuses heures de réflexion et de répétitions.

Mais avant cela, avant la marionnette, il y a la matière, souple et légère : l’osier qui donne corps aux personnages que nous imaginons. Avant la marionnette il y a de grandes sculptures pour lesquelles nous assemblons des centaines de brins d’osier, autant de lignes entremêlées avec lesquelles nous cherchons là aussi à insuffler du mouvement dans des corps qui resteront portant inertes.

Le mouvement est au coeur des préoccupations des patients et des soignants du centre de soins et de réadaptation Richelieu : des gestes les plus simples, les plus essentiels, jusqu’à possiblement retrouver une certaine autonomie. C’est l’accroissement de cette autonomie que chacun vise à atteindre.

Au sein du centre Richelieu, j’ai vu des personnes lutter pour parvenir à saisir un objet, à s’assoir, à se redresser. J’ai vu des premiers pas fragiles, j’ai vu l’extrême concentration, l’épuisement, le découragement, la résilience, mais aussi la joie d’atteindre l’objectif envisagé.

J’imagine construire une sculpture géante, d’environ 4 mètres de hauteur, entièrement constituée de brins d’osier entremêlés. J’imagine un personnage en marche, comme symbole poétique de cette autonomie tant recherchée. Il ne s’agira pas d’une marche légère. Nous tenterons de montrer la difficulté, l’effort et la volonté nécessaire pour parvenir à faire un pas.

Nous construirons cette sculpture de manière collective. Chacun.e, patient et soignant, est invité.e à venir participer à cette réalisation.